Un début de récolte parmi les plus précoces, des pluies bienfaisantes mais localisées, un épisode de canicule cruel pour les rouges et parfois les blancs, quelques épisodes de grêle, un retour de la chaleur mi-septembre, les vendanges 2020 se poursuivent en Val de Loire avec une très belle qualité de raisins mais des fortunes diverses suivant les vignobles.
Les vendanges sont terminées en Nantais notamment pour les Muscadet.
Chez Gérard Vinet, à La Haye Fouassière, « les vendanges ont démarré dès le 24 août sur les parcelles les plus précoces, les pluies du 15 août ayant accéléré les maturations. Il ne fallait pas attendre. »
La récolte est belle en quantité et en qualité avec des jus très bons et bien équilibrés. Il fallait toutefois être très attentif en cave pour obtenir de jolis moûts avant fermentation.
En Anjou chez Patrick Baudouin : "on en est aux trois quarts du chenin et on n’a pas encore commencé les cabernets (prévus pour la semaine prochaine). On ne fera pas de liquoreux cette année car il n’y a pas beaucoup de botrytis aujourd’hui et j’aime bien le botrytis précoce. Les vignes de Quarts de Chaume feront donc de l’Anjou sec. On a vendangé Savennières en premier et il a fallu faire un peu de tri, à cause des précipitations plus importantes sur ce secteur comparé au layon. Les raisins sont très beaux mais il va falloir faire très attention aux fermentations entre autres pour les acidités volatiles."
Chez Philippe Boucard, à Bourgueil, les vendanges ont démarré ce matin (17 septembre) alors qu’elles étaient prévues le 21. "Les chaleurs et la montée très rapide des sucres nous ont fait accélérer le mouvement. On ne vendange que le matin mais on va faire ce qu’il faut pour rentrer tout ça rapidement. En attendant, ça sent bon les fruits dans les bennes à vendanges, ça va être superbe."
Les vignes plantées sur les argiles sont ramassées en premier car sur les graviers, la véraison a été bloquée par la canicule et les raisins sont un peu plus en retard. "Cette inversion ne nous est arrivé qu’en 2003 et 2005. Je pense qu’il falloir changer nos habitudes, être prêts à vendanger plus tôt et sûrement plus rapidement."
Pour Jean-Marc Gilet, à Vouvray, les rendements sont plus faibles qu’escomptés mais les situations sont assez diverses entre les domaines. "Les degrés potentiels sont assez hauts mais l’acidité reste assez forte avec de très bons équilibres. Pour nous, les vendanges se terminent demain le 18 septembre."
Du côté de Quincy, Nicolas Lecomte a terminé le 16 septembre pour redémarrer dès ce matin, le 17 à…Châteaumeillant. Les vendanges de sauvignon ont été très belles avec des rendements aux alentours de 55 hl/ha. "Sur Châteaumeillant j’avais un peu peur d’avoir des maturités très hétérogènes mais finalement les raisins sont tous magnifiques."
En Pouilly-Fumé, les vendanges se sont terminées le vendredi 11 septembre pour le domaine Serge Dagueneau et Filles. Pour Valérie les grains étaient petits et les rendements en baisse par rapport aux prévisions. "Du fait des températures de la journée, on a vendangé très tôt le matin. En Côtes de la Charité on a de très petits rendements sur les rouges mais ce sera très bon."
En Côte Roannaise, au Domaine Sérol, "les gamays sont ramassés, les blancs d'IGP Urfé (Chenin et Viognier) le seront la semaine prochaine. La qualité est là mais les rendements sont très petits à cause de la sécheresse et de la grêle qui a touché certaines parcelles". Les degrés potentiels ne sont pas trop élevés, l’altitude (entre 450 et 520 mètres) et la position géographique de l’appellation permettant de toujours avoir des nuits fraîches. Les fermentations sont parties très rapidement et se déroulent très bien."
On le pressentait, 2020 va rester un millésime épique qui, malgré une précocité quasi générale, aura un visage très différent suivant les régions, les appellations, les domaines et les parcelles. On revient sur tout ça dans quelques semaines.
Comments